[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les pics de pollution aux particules sont particulièrement notables en
hiver. Les fines poussières étant émises par le trafic routier, les
industries et l’utilisation du chauffage à l’origine de près de 50 % des
émissions de particules en période de grand froid. Photo DL archives
Des bulletins d’information et de recommandation communiqués depuis
le 10 novembre, un état d’alerte (au niveau 1) décrété depuis le
17 novembre, les zones urbaines savoyardes et haut-savoyardes
connaissent un phénomène de pollution inquiétant. Inquiétant dans sa
persistance et dans sa précocité.
On parle, là, de pollution aux
particules. De fines poussières en suspension (acide sulfureux, goudron,
gaz nitreux), invisibles à l’œil nu et facilement ingérables par le
corps humain. Sur une année, ces particules proviennent pour un tiers du
trafic routier, un tiers des industries et un tiers du chauffage. «
Généralement on observe cette pollution assez tard dans l’hiver où les
températures sont les plus froides et où se concentrent les utilisations
du chauffage », explique Didier Chapuis, directeur de l’association de
l’Air de l’Ain et des Pays de Savoie (Air APS).
D’autres pics de pollution à prévoirEn
cause, les conditions météorologiques qui facilitent les accumulations
et les concentrations de ces poussières polluantes. Un temps stable, du
froid et peu de vent. Conséquence : les particules restent “collées” là
où elles sont émises.
En février 2011 entrait en vigueur un arrêté
interpréfectoral uniformisant les seuils d’information et d’alerte sur
les normes européennes. Du coup, depuis le début de l’année, Chambéry
est passé en mode “alerte” à 26 reprises, sous l’ancienne législation il
n’y en aurait eu que deux
(1).
Rassurant ? Pas
forcément. Car un critère n’a pas changé. Le nombre limité de jours par
an où une zone ne doit pas franchir une concentration moyenne sur 24
heures supérieure à 50 µg/m³. Soit 35 jours. Avec 26 jours, la capitale
savoyarde est encore dans les clous et n’a pas encore battu son triste
record de 37 jours en 2007.
Situation critique en Haute-SavoieRelativisons
encore un peu, au cours de cet épisode, la concentration maximale de
particules était de 53 µg/m³ le 23 novembre. « On n’est pas dans une
situation catastrophique, mais l’hiver ne fait que commencer avec le
froid et l’utilisation du chauffage (responsable pour 50 % de cette
pollution en hiver), il y a fort à parier que d’autres pics de pollution
sont à prévoir. »
S’il n’y a pas lieu de s’affoler en Savoie, du
côté de la Haute-Savoie la situation est bien plus critique. Plus de 50
jours en état d’alerte à Annecy et Annemasse, 58 dans la vallée de
l’Arve, avec des concentrations maximum mesurée à 80 µg/m³. « On est
clairement dans la pire année qu’on a jamais connu », lâche tout
bonnement Didier Chapuis.
(1) Le seuil d’alerte
niveau 1 est passé de 80 microgrammes de poussières par mètre cube d’air
à 50 µg/m³ pendant plus de deux jours.